Quand la Droite s'éveillera...

La mise en examen de Nicolas Sarkozy cette semaine, ajoutée aux chicanes internes des primaires des Républicains, floute encore davantage le message de la Droite.

Celle-ci s'en serai bien passée.

Alors que la mandature socialiste arrive à son terme, la Droite se révèle incapable de sortir de ses contradictions stratégiques et de ses querelles d'égo assez dérisoires vu l'état du pays.

Ne parvenant pas à s'entendre sur une ligne claire et sur un chef à suivre, les ténors des Républicains s'en sont remis à une primaire pour trancher leurs différents.

Ils prennent donc pour modèles les socialistes qui après s’être joyeusement étripés au congrès de Reims décidèrent d'une primaire pour l'élection présidentielle de 2012. Hollande élu, l'affaire semble jouée d'avance. Mais oublieraient-ils l'état du PS aujourd'hui ?

Fracturés, divisés, éparpillés façon puzzle, les socialistes ne se maintiennent qu'à cause de la nullité abyssale de leurs concurrents.

La primaire de 2011 n'a rien réglée rue de Solferino, et Les Républicains seraient bien avisés de s'en souvenir.

Si on ajoute à cela un Front National qui étatise sa ligne économique au moment ou la stratégie électorale la plus élémentaire voudrait qu'il la libéralise un tantinet pour attirer à lui les forces vives de la Nation, une partie de l'électorat se trouve largement orphelin de leader.

Cet électorat dont personne, à quelques exceptions près, ne semble se soucier, est pourtant celui qui fera le vainqueur (et donc les perdants) de 2017.

C'est le petit peuple de Droite, celui qui a massivement voté Sarkozy en 2007 tout en ayant rejeté le Traité constitutionnel européen en 2005, qui plébiscite la ligne Buisson, qui fait le succès de Zemmour et Villiers en librairie, dont l'élite est descendu en masse dans la rue contre le mariage pour tous, et dont la jeunesse s'est trouvée une identité politique en mai 2013.

C'est le peuple dont les portes-voix s'appellent Wauquiez, Guaino, Mariton, Poisson, Maréchal-Le Pen, etc...

Ce électorat est la convergence des droites légitimistes (qu'on peux qualifier aujourd'hui de libérale-conservatrice) et bonapartistes (c'est à dire les gaullistes et les souverainistes), selon la thèse de René Rémond. Et il est majoritaire.

Et pourtant, si l'on suit Rémond, le courant orléaniste, c'est à dire libéral, centriste, est surreprésenté au sein de l’état-major des Républicains et donc décide des grandes inflexions idéologiques et stratégiques, au détriment, on le voit dans l'alliance avec le Centre, de la simple arithmétique qui voudrai que le courant majoritaire chez les militants l'emporte.

La Droite ne remportera de victoires durables qu'en assumant la totalité de son identité, ce qui implique de renouer avec la tradition gaullienne du leader naturel qui s'impose par son charisme, sa hauteur de vue, et le soutien de la base.

EG