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Impertinence

En attendant le remaniement...

11 Octobre 2018 , Rédigé par EG Publié dans #L'Edito de la semaine, #Politique

Passation de pouvoir Place Beauvau entre Gérard Collomb et Edouard Philippe le 3 octobre 2018 (crédit photo : TF1)

Passation de pouvoir Place Beauvau entre Gérard Collomb et Edouard Philippe le 3 octobre 2018 (crédit photo : TF1)

« Mais qu’attendent-ils ? » piaffent les journalistes dans leur rédaction.

Oui, qu’attendent-ils ?

Depuis le départ burlesque de Gérard Collomb de la place Beauvau et la passation de pouvoir glaciale avec son successeur et Premier Ministre Edouard Philippe il y a de cela dix jours, tout le monde attends fiévreusement le nom du prochain ministre de l’Intérieur.

Plusieurs noms sont évoqués : Christophe « Rantanplan » Castaner, l’ex-Secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy Jean Castex, ou encore l’ancien Directeur de la Police Nationale Frédéric Péchenard. Sans compter que d’autres ministres pourraient aussi quitter le gouvernement, comme Françoise Nyssen (Culture), Stéphane Travers (Agriculture), ou Jacques Mézard (Cohésion des Territoires).

Visiblement, Jupiter n’est plus maitre des horloges, et un aussi long temps d’attente renvoie à l’instabilité des cabinets de la IVe ou de la IIIe République. A cette époque honnie (à juste titre) du Général De Gaulle, fondateur de nos institutions, les gouvernements tenaient en moyenne entre une et trois semaines, du fait de la toute-puissance du Parlement sur l’exécutif. Mais nous sommes en Ve République - qui vient tout juste de fêter ses soixante ans – où le gouvernement est certes sous le contrôle du Parlement, mais où le Président a un pouvoir fort.

Alors, crise politique, ou crise de régime ?

Crise tout court, un député LREM confiait très récemment au JDD : « Le Président ne veut pas de ministres ». Si ce verbatim est vrai, cela traduit un excès de confiance en soi du Président de la République, qui ne souhaiterait rien déléguer à personne. De quoi donner envie d’une 6e République mélanchonesque.

Mais c’est paradoxalement la solidité de nos institutions qui peut sauver le Président et son gouvernement de cette crise. En effet, Edouard Philippe n’a pas démissionné, et n’est en rien obligé de le faire. De même, peut-être sollicitera-t-il à nouveau la confiance de l’Assemblée après un éventuel discours de politique générale, mais encore une fois, rien constitutionnellement ne l’y force.

Cependant, il semble bien que la machine s’enraye. Une ambiance de fin de mandat souffle déjà sur ce début de quinquennat, comme si les nuées de l’Olympe ne masquaient plus la décrépitude déjà avancée de Jupiter et cde son entourage. Quand le premier d’entre les premiers des marcheurs, le fidèle parmi les fidèles, qui s’était même laissé aller à verser quelques larmes durant le couronnement républicain de son candidat, quitte le navire, c’est le signe du début de l’isolement du chef de l’Etat. Et cet isolement, c’est justement l’une des justifications invoquées par Collomb pour démissionner. Ça, et la gestion calamiteuse de l’affaire Benalla.

Donc pour résumer, nous aurions un président de plus en plus isolé, s’entourant volontiers de petites frappes, de l’aveu même d’un fidèle de la première heure.

Les quatre ans à venir risquent d’être très longs…

 

EG 

 

 

 

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