Trepalium, ou le cauchemar de l’ultralibéralisme.

"Trepalium" est une série d’anticipation originale autant qu’audacieuse. Fruit  de l’imagination d’Antarès Bassis et Sophie Hiet, elle sera diffusée sur Arte à partir du 18 février 2016. Elle nous plonge dans le noir quotidien d’une société de croissance sans croissance. Sur six épisodes d’environs cinquante minutes, cette dystopie Orwellienne peint le portrait  d’un ultralibéralisme poussé à l’extrême.

Dans un monde ravagé par la crise économique, seuls 20% de la population a pu conserver un emploi. Les autres, appelés « inactifs », sont devenus un danger pour les multinationales et le pouvoir politique. Il a donc été décidé la construction d’un mur, afin de protéger l’élite de la foule des inutiles, ceux qui cherchent un emploi qu’il n’est pas possible de leur donner. Dans l’enfer de la « zône », lieu hostile et sans avenir, on suit le destin d’une femme, Izia Katel (Léonie Simaga), condamnée à élever seule son fils sans aide et sans argent.  De l’autre côté du mur, on se bat pour garder sa place.  

La série, sombrement réaliste, questionne et dérange. Qu’arriverait-il si le taux de chômage et la dette doublaient ? Si nous ne connaissions plus jamais la croissance ? Un homme a-t-il encore de la valeur dans une société où ne plus/pas avoir d’emploi signifie être « inutile » ?  

une série éminemment actuelle et politique, un mélange d’ « Hunger games » et de « Bienvenue à Gattaca », qu’on aurait tort d’ignorer.

MMDB