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Impertinence

Ils choisissent Macron : réflexion sur la double pensée libérale si chère à Michéa

13 Janvier 2017 , Rédigé par Administrateur

Emmanuel Macron (source : panoranews.com)

Emmanuel Macron (source : panoranews.com)

Ils ont choisi Macron. Journalistes, Patrons, CSP+, étudiants des grandes écoles... Tous voient en lui l’acteur du renouveau politique, celui qui dépassera ce fameux clivage gauche/droite si souvent imperméable.

Jeune donc moderne, travaillant dans le privé donc connaisseur des problèmes du monde du travail : la rhétorique est connue. Emmanuel Macron est donc le candidat du Capital, celui des vainqueurs de la mondialisation heureuse. Le patronat en a fait son champion. En secret, l’Institut Montaigne, le plus important Think Thank patronal finance sa campagne et en imagine les grandes lignes idéologiques. Et pourtant, Fillon aurait également pu l’être, le candidat choisi par le Patronat, son programme est encore d’avantage « libéral » que celui de l’ex-banquier. Pourtant, celui-ci doit se contenter du seul soutien des patrons issus de la vielle aristocratie de la droite catholique pour financer la campagne, et les journalistes ne prisent guère son « conservatisme » sociétal.

Alors, pourquoi le choix Macron ? Comme le rappelle si bien Jean-Claude Michéa « Le libéralisme est, fondamentalement, une pensée double : apologie de l'économie de marché, d'un côté, de l’État de droit et de la "libération des mœurs" de l’autre ». Ainsi, pour progresser le Capital a besoin d’une économie de droite, mais d’une culture de gauche, celle du spectacle si chère à Guy Debord. La civilisation libérale a donc autant besoin du forum de Davos que du festival de Cannes. En résumé, notre ennemi, le capital, c’est « l’idéologie du progrès », de « la liberté individuelle » sur les deux plans. Fillon est libéral mais pas libertaire. Macron est libéral-libertaire : l’enfant réussi de 68. En se définissant comme « catholique » Fillon se place sur le terrain moral. Or, pour prospérer le Capital a besoin de s’émanciper de celle ci. Comme le rappelait Pierre Bergé au sujet de la PMA : « je ne vois pas la différence entre des ouvriers qui louent leur force de travail à des patrons contre rémunération, et une femme qui loue son ventre contre rémunération ». Fillon et son « conservatisme » exclut un pan entier des « biens » et des « mœurs » du Marché et de son libéralisme.

Fort de ce constat, il n’est pas de meilleur candidat libéral qu’Emmanuel Macron.

C.G

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